UN DOULOUREUX CONSTAT
» La jeunesse africaine, dans sa majorité, n'aspire pas à construire une société meilleure. Elle aspire à profiter d'un système tordu. Elle court après celui qui distribue le poisson, et elle tourne le dos à celui qui veut lui apprendre à pêcher ", dixit, KOUAME Christ Armand.

Ce constat est encore plus réel, plus amer, plus désolant et plus douloureux, s’il faut considérer le vécu quotidien de la jeunesse centrafricaine, constituée de jeunes dont les âges changent en fonction des recherches d’opportunités et de vieux-jeunes en mal d’insertion, qui patauge malgré elle dans des faussetés, des magouilles, d’abjectes manipulations, nécessité de survie oblige, depuis l’illégale et l’illégitime accession de TOUADERA à la magistrature suprême de l’Etat en 2016. Ces jeunes et vieux-jeunes, depuis bientôt huit (8) années que TOUADERA a usurpé les pouvoirs du Peuple Centrafricain, n’ont qu’une seule alternative, soit se compromettre et disposer d’un matricule dans les Forces Armées CentrAfricaines-FACA, avec grande éventualité de se faire tuer dès la première confrontation armée avec la Coalition des Patriotes pour le Changement-CPC, soit se faire conducteur de taxi-moto, avec tous les risques de devenir rapidement un handicapé physique pour mauvaise conduite ou graves accidents, compte tenu de l’état des routes de Centrafrique qui sont de véritables ornières. Ceux qui n’optent pas pour cette alternative, trouvent leur salut dans l’expatriation et deviennent la sécurité sociale pour les parents démunis au pays. Recrues, conducteurs de taxi-moto ou expatriés, les jeunes et vieux-jeunes sont tous logés à la même enseigne, en ce sens qu’ils n’échappent pas aux manipulations politiciennes, parce que immatures, attardés et ne trouvant pas toujours, seuls, les repères nécessaires pour s’autopropulser, ils sont victimes de manipulations et deviennent malgré eux les singes hurleurs ou les chiens aboyeurs de certains dits leaders politiques et sociaux, véreux, qui grâce à leurs relations ou prétendus carnets d’adresses, les ont aidés à se faire une place quelque part, d’où une certaine dette morale qui contraint souvent ces jeunes et vieux-jeunes à être des instruments d’intrigues, d’hypocrisie, de sournoiserie, d’escroquerie, d’insolences, de mensonges, d’irrespects, de diffamation, utilisés cyniquement par leurs bienfaiteurs pour régler politicienne ment des comptes.
Ces négativités suscitent réels doutes et inquiétudes, parce que ces jeunes et vieux-jeunes, en fonction des décades, seront appelés à prendre les relèves, mais ne pourront pas s’assumer s’ils demeurent incultes, manipulables, c’est à dire, objet d’un enjeu politique malsain sur fond de certaines pesanteurs sociales et sociétales. Ces jeunes et vieux-jeunes, non outillés politiquement, alors que régénération d’une population, hier, oubanguienne et, aujourd’hui, centrafricaine depuis 65 ans, qui n’a pu construire des repères, compte tenu des déshumanisations et bestialisassions vécues pour des ambitions humaines démesurées durant la colonisation, et des inconséquences politiques des gouvernants qui n’ont fait que succéder aux colonisateurs depuis l’indépendance, ne pourront que reproduire ces négativités ancrées en eux, parce que incapables de se remettre en cause, faute d’esprit critiques. Et le grand mal, c’est que ces jeunes et vieux-jeunes constituent, selon les tranches d’âges, le gros de la population centrafricaine, et seront en majorité les analphabète de demain, donc grave problématique ou manque de compétences, d’expertises durant de nombreuses décennies encore:

- 0 – 17 ans : 53 %
- 18 – 35 ans : 26 %
- 36 – 60 ans : 17 %
- + 60 ans : 04 % La première tranche, celle des adolescents (0-17 ans), depuis 2016, pour question de démagogie politique, d’obsession pour un pouvoir personnel, induisant un manque d’infrastructures d’éducation, de formation, de réinsertion, augmente le pourcentage des analphabètes qui était de 71 % en 2015 lequel est passé à 85 % en 2023, ce qui est très préoccupant. La deuxième tranche (18-35 ans) constitue effectivement celle des jeunes, qui seront appelés, selon les décades, à prendre la relève et qui doivent être préparés en conséquence, mais malheureusement ils sont les abandonnés politiques du régime de Bangui. A cette 2ème tranche, s’ajoute une frange d’adultes, 36-45 ans, qui se font jeunes par falsification de leurs actes de naissance pour certaines opportunités et qui veulent manger à toutes les tables, c’est à dire, se font des prostitués ou adeptes de vagabondages et coteries politiques. Ainsi, depuis 2016, les adolescents, les jeunes et les vieux-jeunes centrafricains, appelés à prendre les relèves, demain selon les décades, ne sont pas préparés, mais sont abandonnés à eux-mêmes et subissent très facilement toutes les manipulations pour survivre ou avoir l’argent facile ou « nguinza iho » , et n’ont pas d’états d’âme, se livrent parfois à des trafics d’organes vitaux et des ossements humains pour gagner gros rapidement et vivre dans l’opulence; et ce sont ceux-là qui versent facilement dans des extrêmes, versatilité, mimétisme dévergondé ou licencieux, dépravation à cause des réseaux sociaux et des médias libéraux et libertaires ou liberticides, inconsciences et irrespects notoires, lesquels tranchent radicalement avec les vertus ancestrales et les amènent à vivre dans de confus rêves, croyant résoudre leurs problèmes par moyen de baguettes magiques.
UNE EQUATION POLITIQUE A UNE SEULE ALTERNATIVE,
Ces quelques tristes réalités sus évoquées, inconcevables politiquement en ce premier quart du 21ème siècle qui se veut un siècle de performance et d’excellence, mettent en relief l’impérative nécessité de repenser toute la politique d’éducation, de formation, de réinsertion, de conscientisation, de responsabilisation et d’implication du Centrafricain dans les actions de développement socio-économique, parce que tout développement économique et social doit être bien conçu, bien organisé, bien animé ou réalisé par des hommes compétents, intègres et capables. Pour le dire avec force, nécessité d’intégrer les dimensions humaines dans tout processus de développement économique et social, parce que, quels que soient les meilleurs programmes, quelles que soient les performances des matériels et l’importance des finances, faute d’hommes valables, capables, compétents et intègres, aucune action quelle qu’elle soit ne peut aboutir. Et c’est là toute l’importance et la nécessité d’avoir une ambitieuse vision politique transformationnelle, consistant à remettre le Centrafricain au centre de la politique de développement, par un reconditionnement physique de base (santé et éducation), de manière générale, et spécifiquement refonder le système éducatif pour apprendre à la jeunesse centrafricaine à savoir pêcher. Et pour que le jeune centrafricain apprenne à bien pêcher, il est indispensable, voire déterminant qu’il ait la santé et qu’il sache bien lire et bien écrire, parce que l’école dans sa mission classique, telle que héritée de la colonisation, ne développe pas l’esprit critique, mais apprend seulement à savoir, à croire et non à raisonner.

LA REFONDATION DU SYSTEME MEDICO-EDUCATIF
Maintenant et désormais, l’école doit avoir la vocation et l’obligation d’instruire, d’apprendre à savoir, à croire, à raisonner et surtout à avoir un esprit critique; l’école doit former en fonction des besoins nationaux (publics et privés), intégrer, assimiler et brasser la jeunesse, dans le respect des différentes spécificités culturelles , du civisme et du patriotisme. Santé et éducation se veulent les deux déterminismes fondamentaux pour toute politique de développement économique et social participatif, ce qui contraint à repenser radicalement les systèmes éducatif et sanitaire, c’est à dire, refonder ces deux systèmes qui sont complémentaires et interdépendants dans les perspectives de la forte croissance de la population scolarisable à l’horizon 2050 et faire des jeunes centrafricains de futurs responsables plus conséquents, plus entreprenants, plus vertueux des logiques sociales, politiques et démocratiques. Réalisme et pragmatisme s’imposent comme obligations incontournables, dans le contexte de cette refondation, parce qu’il faut adopter plusieurs approches stratégiques en fonction des différents niveaux, notamment, le milieu familial et parental, le pré scolaire, le fondamental (1 et 2), le technique et professionnel, le supérieur, les indispensables soutiens et accompagnements propres à chaque niveau, la formation et la gestion du personnel, tout en suscitant des vocations.
Ce ne serait qu’à ces prix que le politique sera en mesure d’encadrer, d’accompagner les jeunes qui sont appelés à assurer les relèves, selon les décades, pour la construction de Centrafrique dans les perspectives d’une prospérité future partagée. Ambitieuse vision politique transformationnelle, certes, mais indispensable pour corriger les effets pervers des mensonges d’Etat, du terrorisme d’Etat, du mercenariat d’Etat, de la mafia d’Etat et des rackets d’Etat, érigés en méthodes de gestion des pouvoirs usurpés au Peuple Centrafricain depuis 2016. Donc, une ambitieuse et transformationnelle vision politique pour que le Peuple Centrafricain se réinvente avec le temps et dans le temps pour s’auto organiser.
Avec toutes les considérations de WAFIO Jean Serge.
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