FRANCE: LUNDI NOIR A L’ASSEMBLEE NATIONALE

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COMPRENDRE LE CINGLANT CAMOUFLET DE LA MAJORITE DU REFUS

La logique de l’arroseur arrosé s’est appliquée au Ministre DARMANIN qui a voulu diviser les groupes parlementaires de l’opposition, Rassemblement National-RN, la gauche rassemblée au sein de la NUPES et les Républicains-LR pour faire adopter le projet de la loi sur l’immigration. Droit dans ses bottes, il est entré dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, avec une grande assurance et la fierté d’en ressortir en super héros, avec le vote du projet de loi sur l’immigration pour lequel il avait fait un grand marketing politique sur fond de tapage médiatique. Malheureusement; il est ressorti de cet hémicycle la tête basse et la queue entre les jambes. Et voulant rebondir politiquement, il s’est empressé d’aller présenter au Président MACRON sa démission, laquelle rejetée, l’a réconforté pour proposer au Conseil des Ministres du 12 décembre 2023 la mise en place d’une Commission Mixte Paritaire-CMP pour durcir le projet conformément aux veux du RN et des LR., plausible alternative à la très grave crise politique survenue ce lundi 11 décembre 2023 que nous pouvons qualifier de  »lundi noir » pour la majorité parlementaire.. Par la mise en place de cette CMP, le Président MACRON évite à la fois, le retrait du projet, la démission de la Première Ministre BORNE et la dissolution de l’Assemblée Nationale qui sont des solutions politiquement suicidaires.

Quatorze (14) Commissaires, constitués de sept (7) Députés et sept (7) Sénateurs, choisis conformément à la loi parlementaire, vont élaborer courant semaine 51 un projet de compromis ou consensuel que les deux chambres du Parlement auront à examiner. Mais une inquiétante interrogation plane à propos de la majorité de vote à trouver à l’issue de l’élaboration du projet de compromis par les commissaires. Ce projet, certes, sera accepté par le RN et les LR, parce qu’il va intégrer leurs préoccupations politiques respectives; mais cela suffira t-il pour construire une majorité de vote?

Le projet de compromis sera certes durci, conformément aux exigences du RN et des LR, et, finalement, sera approuvé et adopté par ces deux familles politiques parlementaires, mais comporte cependant un risque certain au niveau de la famille parlementaire présidentielle, la Renaissance, celui de ne pouvoir mobiliser ses ailes gauche et centre-gauche qui ne pourraient pas accepter un projet très dur, pour ne pas être en porte à faux avec leurs principes politiques fondamentaux, idéologie politique, oblige. Et encore, il ne faudrait pas perdre de vue que la majorité de refus du lundi 11 novembre 2023, constituée des frères ennemis à l’Assemblée Nationale, semblait vouloir à la fois (1) sanctionner le Ministre DARMANI pour son air hautin et son mépris envers les Députés de l’opposition, mais (2) sanctionner plus particulièrement le Président MACRON, qui depuis 2017, s’est livré à un singulier exercice du pouvoir sur fond de mépris et d’inconsidération avec ses petites phrases assassines qui sont restées dans le subconscient national.

En effet, de notre humble compréhension, cette majorité de refus ou de rejet est la consécration du rejet électoral populaire de 2022. Le Président MACRON n’avait pas été élu en 2017 et réélu en 2022, non pas pour son projet de société ou son programme politique, mais plutôt par rejet de LE PEN Marine, arrivée à la porte du Palais de l’Elysée. Et ce sentiment de rejet électoral et de vote malgré soi, s’est traduit par le refus de donner la majorité parlementaire à la Renaissance du Président MACRON, s’est poursuivi avec celui de la réforme de la retraite, et ce lundi 11 novembre 2023, s’est consacré par le rejet du projet de loi sur l’immigration, un projet de loi que beaucoup de Français attendaient.

Donc, cette majorité de rejet ou de refus, s »est politiquement constituée pour sanctionner le Président MACRON, qui semble être lui-même le problème. En effet, depuis son élection par défaut en 2017 comme en 2022, pour rejet de LE PEN Marine, le Président MACRON s’est affiché comme un super Président français sur fond de mépris, de négligence et d’inconsidération, avec ses petites phrases assassines, que le Français lambda n’a jamais acceptées.

Ceci évoqué, il reste cependant une autre préoccupation d’importance, celle de trouver une majorité de vote. Si celle-ci demeure introuvable malgré le texte consensuel que la Commission Mixte Paritaire va adopter et proposer aux deux chambres, le Président MACRON pourrait ordonner, une fois de plus, le recours à l’article 49.3 de la Constitution de la République, pour éviter à la fois le retrait du projet de la loi, la démission de la Première Ministre BORNE et surtout la dissolution de l’Assemblée Nationale qui seraient des alternatives très suicidaires. Alors, voter une loi d’une telle importance par moyen de l’article 49.3, n’induira t-il pas un dilemme politique pour le restant du mandat présidentiel?

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