NATIONS UNIES: COP 28 – DUBAÏ 2023

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La COP 28, tenue à Doubaï du 3à novembre au 13 décembre 2023, n’a pas failli à la réputation de s’accorder un moment nécessaire de tractations diplomatiques, sur fond d’intérêts divergents, pour trouver l’acceptable compromis qui permet à certains de se faire bonne conscience, à d’autres de digérer leur amertume et à d’autres encore d’avaler leur ressenti de mépris diplomatique légendaire. Autrement dit, ces tractations diplomatiques tardives qui prolongent la durée de la réunion, caractéristique notoire d’or

des conférences internationales, permettent aux organisateurs de trouver un satisfecit pour certains, une certaine consolation pour d’autres, certaines motivations au ressenti pour d’autres encore, dont les préoccupations fondamentales justifiant leur participation n’ont pas été prises en compte.

Ces différents états d’esprit ou états d’âme de fin de réunion, reflètent souvent les conditions ou les circonstances dans lesquelles la réunion ou les échanges ont eu lieu, et surtout expliquent le pourquoi des coalitions de circonstance ou d’intérêts qui se sont formées pour porter de forts messages, défendre les causes présentielles en fonction des rapports de force.

En dépit de ces conflits d’intérêts, souvent très antagonistes, les tractations diplomatiques ont ce mérite de rapprocher certaines visions ou de trouver des points d’accord pour que les différentes délégations aient le sentiment d’avoir été écoutées ou que leurs préoccupantes considérations ont été néanmoins prises en compte. Ainsi, malgré la grande divergence entre les intérêts des pays producteurs du pétrole, des grandes firmes de pétrochimie, des pays pauvres et des pays insulaires qui sont en première ligne des perturbations climatiques, laquelle grande divergence a plombé les discussions, la montagne n’a pas accouché d’une souris; il importe de relever ce satisfecit global inédit, qui est l’accord historique de transition hors énergies fossiles.

Pour la première fois, les principaux facteurs de pollution, induisant les perturbations climatiques, ont été pointés du doigt sans tabou, avec un réel consensus dû à une prise de conscience pour une transition vers l’abandon des énergies fossiles, pétrole, gaz, charbon, pour les énergies renouvelables durant les prochaines années, ce qui fait l’originalité de cette COP 28. Cet accord unanime et global, véritable appel pour transitionner, mais sans contraintes imposées, vers les énergies renouvelables, n’est pas certes la solution panacée, mais constitue, du moins, pour de nombreuses ONG activistes un bon signe, au regard des trois (3) points de discorde du début de la COP 28 que furent (1) le rôle futur des énergies fossiles, (2) le développement des énergies renouvelables et (3) le financement des 400 millions de dollars US pour appuis aux pays pauvres, qui constituaient les chevaux de bataille de nombreux participants et qui ont donné lieu à de nombreuses mobilisations. Un compromis à minima certes, mais aussi un ambitieux compromis dans certaines mesures, s’il faut considérer le préoccupant point de basculement, objet de la lettre du Président Directeur Général de Total Energie.

Il y a lieu de saluer comme telle l’unanime prise de conscience à Doubaï, laquelle a permis de pointer du doigt, sans fausse honte, les facteurs inducteurs de perturbations climatiques, mais avec un certain regret, cette tacite autorisation de continuer de polluer et détruire la planète, fautes de contraintes imposées, laissant ainsi toute attitude aux pollueurs de continuer d’aggraver les risques de basculement, sans se préoccuper des populations de première ligne qui continueront de subir les effets pervers de la pollution et des perturbations climatiques.

Photo de Tom Fisk – Pexels.com : pollution      

Malgré cette prise de conscience, qui fait l’originalité de la COP 28, celle-ci accorde de manière tacite l’autorisation de continuer d’exploiter les énergies fossiles et le développement des industries de pétrochimie, sans contraintes, même s’il a été évoqué du bout des lèvres la technologie de captage du CO² que les pays pauvres ne sont pas en mesure de s’en approprier pour le moment.

Ainsi, la COP 28 à Dubaï n’a pas failli à la règle de confrontation des intérêts au détriment des pays pauvres, compte tenu des rapports de force, fondés par ces intérêts. Les intérêts et rien que les intérêts. Par conséquent, les prospections de nouveaux gisements, les exploitations et le développement des industries de pétrochimie ont le vent en poupe pour se poursuivre allègrement avec toutes les conséquences ou les cortèges de malheur et de misère pour les pays pauvres .

Photos Tsunami – NASA
Inondation centre de santé de Béma – Centrafrique – octobre-novembre 2023

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