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JE VOUS INTERPELLE

Et

JE VOUS ACCUSE

Honorables Députés de la 7ème Législature,

Vous êtes censés représenter le Peuple Centrafricain, parler en son nom, faire la loi et contrôler les actions de l’Exécutif, nobles missions parlementaires que, malheureusement, vous n’assumez pas, parce que nombreux d’entre vous, se disant appartenir à la majorité parlementaire, se sont compromis et se sont laissés embarqués dans la recherche effrénée de profits personnels, sur fond de corruptions, et se sont faits co-auteurs, complices dans l’instauration d’un pouvoir tyrannique qui déshumanise et bestialise le Peuple Centrafricain.

En citoyen, maillon faisant partie intégrante du Peuple Centrafricain, je vous interpelle individuellement et collectivement, vous, les dits Députés de la majorité, qui êtes pour la plupart déclarés élus, pour graves manquements à vos charges parlementaires et surtout pour votre manque de courage politique. Préoccupés par vos seuls intérêts existentiels, vous n’avez pas osé exiger la libération de votre collègue YANDOKA Dominique, arbitrairement arrêté, séquestré et qui semble aujourd’hui empoisonné, alors que le règlement intérieur de l’Assemblée Nationale dont vous êtes membres individuellement et collectivement, met à votre disposition des instruments politiques pour ce cas d’espèce. Outre ce manque d’audace, vous n’aviez pas non plus envisagé mettre en discussion parlementaire son cas, ni lui rendre visite, de peur d’outrer le tyran de Bangui que vous avez contribué à fabriquer.

Je mettrai sur votre conscience individuelle et collective, tout comme le Peuple Centrafricain, si la santé de YANDOKA continue de se dégrader davantage ou si la mort s’en suit.

Honorables Députés de la 7ème Législature,

Je vous accuse pour les faits ci-après:

1-): N’avoir pas réagi en tant que Députés de la Nation, depuis l’aveu fait par l’adjudant-chef BEÏNA qui a publiquement déclaré qu’il avait assassiné ISSA MANOU sur instruction de TOUADERA, à lui donnée en présence de son aide-camp WANANGA. Un tel aveu vous oblige, (1) à interpeler le ,Chef du Gouvernement et ses collaborateurs, les Ministres à charge de la Défense et de la Sécurité Intérieure et (2) décider d’une enquête parlementaire, donnant lieu à la saisine de la haute Cour de Justice. Ne le faisant, vous vous rendez tacitement complices, voire, co-auteurs de cet assassinat.

2-): Avoir cautionné la mise en place de l’inique et clivante constitution Touadera qui fait du Centrafricain l’étranger ou l’exilé chez lui.

3-)- Avoir été complices, par vos mutismes inadmissibles au regard d’horribles exactions des mercenaires importés pour sécuriser le fauteuil présidentiel usurpé, d’illégales exploitations et de pillages des richesses naturelles du pays, alors que vous êtes conscients qu’aucun accord n’a été ratifié par vous.

4-): Voilà huit jours, que les mercenaires russes se sont substitués aux gendarmes et aux policiers centrafricains pour faire des contrôles sur les voies publiques à Bangui, le 27 mars 2024, et arrêter des véhicules, dont celui d’un Député, un autre acte de mépris des autorités politiques et administratives par de ces mercenaires qui ne vous offusque pas, alors qu’un tel acte ailleurs est de nature à exiger la démission du gouvernement, et pire, ces scélérats ont exigé des propriétaires de ces véhicules, qu’ils soient administratifs ou particuliers, le versement d’une somme d’argent, ce qui s’appelle racket. Et vous Députés, vous n’en avez cure.

5-): Circule en ce moment à Bangui une information selon laquelle une base militaire russe de 10 000 hommes sera installée à Béréngo, sur la base de quel accord ratifié par vous, Députés de la majorité? Allez-vous vous déculotter comme d’habitude pour laisser les mercenaires russes continuer de piller la République dans l’intérêt de la Fédération de la Russie?

Honorables, dits Députés de la majorité touaderacratique, pour ces quelques cas, non exhaustifs sus évoquées, nous nous permettons de vous dire que vous avez failli, en tant représentants du Peuple Centrafricain. Vous avez choisi en âme et conscience de vous engluer dans la touaderacratie pour vos intérêts personnels, vous faisant ainsi co-auteurs et complices de la néantisation de Centrafrique et et par voie de conséquence, vous ne méritez plus la confiance du Peuple Centrafricain, mais passibles devant la haute Cour de Justice.

Avec toutes nos considérations.