LIER POLITIQUEMENT LES MAINS DES PARTENAIRES VULNERABLES
OU
PILLER DAVANTAGE LE PAUVRE POUR DEMEURER RICHE…….
Nous transcrivons et publions sur notre support pour nos lecteurs, l’analyse politique de MADIDE ALADULA Mesmin, publiée par MEDIA PLUS n° 3302 du 25 octobre 2025, parce que les conditionnalités exigées au déclaré Président élu de Centrafrique, nous rappellent l’esprit caractéristique des accords d’indépendance de 1960, que les dirigeants des anciennes colonies françaises avaient accepté de signer, sachant pertinemment que par ces accords ils se liaient les mains, politiquement.
« » »…..
De sources généralement bien informées, la France, les Etats-Unis et la Russie sont en train de poser des colles aux autorités centrafricaines, ce qui risque d’ouvrir la voie à une constellation de situations difficiles à gérer aux plans sécuritaire, social, économique et politique. Et comment?
1-: CLIMAT SOCIOPOLITIQUE DELETERE ET CANICULAIRE
A) Au plan social et économique
On note déjà:
– les arriérés de salaires qui s’accumulent au niveau des entreprises et offices publics, agences et sociétés d’Etat, les mairies de Bangui et de provinces, y compris même l’Assemblée nationale où les députés et les personnels parlementaires ne sont pas épargnés par le phénomène d’arriérés de salaires et d’indemnités;
– la cherté de la vie que ne peut plus supporter le panier de la ménagère;
– la très faible mobilisation des ressources intérieures et extérieures entraînant du coup la chute drastique et inquiétante du budget national;
– la réticence des partenaires techniques financiers traditionnels d’accorder des prêts et subventions significatifs à la RCA pour faire face à ses besoins sensibles:
– l’échec cuisant de la politique économique du pays caractérisée notamment par la timidité voir(e) la la mort subite des initiatives économiques dites innovantes mais qui se sont révélées fumeuses, boiteuses et hasardeuses, telles que la crypto-monnaie et la tokenisation des ressources naturelles du pays, l’unicité des caisses du Trésor public, la réforme du code minier, la chute grave de la fiscalité forestière, etc.;.
– la tribalisation et la politisation de l’administration et des institutions de la République où deux groupes ethniques seulement et un groupe politique ont voix au chapitre, ce qui entraîne l’exclusion des compétences des autres ethnies et sensibilités politiques du pays et de la société civile des postes de responsabilités dans l’administration et des institutions publiques.
B) Au plan politique et sécuritaire
On enregistre/
– Les multiples reports des dates du recensement électoral pour les élections locales, ainsi que du recensement démographique (RJPH-4) pour cause de non disponibilité des ressources des ressources financières et matérielles suffisantes, lesquelles ressources sont attendues de l’extérieur, ce qui contraste avec les discours souverainistes et indépendantistes officiels, souvent irréfléchis, mimétistes et inopportuns. Car un Etat réellement souverain et indépendant ne doit pas attendre l’argent de l’extérieur pour organiser les élections d ses propres dirigeants, ni pour déterminer le nombre d’hommes, de femmes, de jeunes, d’enfants et d’habitations qui composent tout le territoire. On se croirait encore une colonie…!;
– le refus de l’opposition démocratique majoritaire représentée par la plateforme BRDC de participer à toutes les consultations populaires ( locales, régionales ou nationales) « » pour ne pas servir de caution à l’imposture, à la démocrature et à l’hérésie politique anachronique du régime en place » » (sic), selon un opposant fort en thème et très critique à l’égard du pouvoir de Bangui;
– les exigences d’annulation de tout le processus référendaire de 2023, de dissolution et de recomposition du Conseil constitutionnel et de l’Autorité nationale des élections (ANE), et l’ouverture d’un dialogue politique, formulées par l’opposition démocratique aux processus électoraux à venir;
– la persistance des attaques armées visant les populations civiles et les forces gouvernementales dans l’arrière-pays;
– le rejet populaire de plus en plus croissant de la présence des mercenaires russes et américains en Centrafrique (Wagner et Bancroft;
– le dialogue rompu entre les pouvoirs publics et le BRDC, la principale et la plus représentative plate forme de l’opposition démocratique en Centrafrique;
– le non-paiement à termes échus voir(e) le détournement pur et simple des primes globales d’alimentation (PGA), de certains militaires détachés en province, ce qui pousse ces derneirs à des actes d’indiscipline, de violence et de racket sur les paisibles populations civiles, au manque de respect à l’égard des autorités locales, y compris même de mendicité et d’engagement des travaux champêtres aux bénéfices de certains locaux pour avoir de la nourriture et/ou de l’argent pour subvenir à leurs besoins vitaux:
– la concrétisation des aides budgétaires faites par la France et certains bailleurs de fonds et pays amis, pour des raisons inconnues.
Toutes ces situations montrent s’il en est encore besoin que la situation sociale et politique de la République centrafricaine est encore sombre et n’augure rien de bon qui puisse favoriser les élections apaisées en 2025.
Et on n’en est encore là à des réflexions, des supputations, voire à des prières adressées à Dieu le Père, que de gentilles indiscrétions indiquent que la France, les Etats-Unis et la Russie viennent de jeter le pavé dans la marre en demandant au gouvernement centrafricain et surtout au président Touadera des choses difficiles à accepter.
II- LES EXIGENCES DU TRIO INFERNAL
A) Du côté de la France
La France promet à la RCA:
a- son appui politique, financier et matériel pour les organisations des élections locales du début 2025 et les élections présidentielles et législatives en décembre 2025;
b- sa médiation et son influence pour que l’opposition démocratique dite BRDC accepte de participer aux élections générales de 2025
c- son appui et son influence auprès des bailleurs de fonds pour que la RCA puisse recevoir des aides budgétaires conséquentes en vue de relever des défis sociaux, sécuritaires et de développement prévus dans le Plan national de développement (PND) récemment adopté et qui couvre la période allant de 2024 à 2028;
d- sa contribution décisive pour restaurer définitivement la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoiore national en commençant par les régions de haute insécurité à savoir: le Nord, le Nord-Ouest, le Nord-Est, le Centre-Est, le Sud-Est, l’Ouest et une partie du Sud ou des poches de résistance et des attaques armées tant sporadiques que planifiées sont régulièrement signalées. Mais cela n’est pas gratuit.
En effet, des sources concordantes indiquent que la France exigerait ceci en contre partie aux autorités centrafricaines:
1) La reprise en main du camp LECLERC de Bouard ( qui est un centre d’instruction militaire national qui sert également de base de la Région militaire et de Garnison n° 1 des Forces armées centrafricaines), pour y (ré)installer la principale base militaire française en Centrafrique;
2) la reprise du camp Beal pour y installer la base des Eléments d’assistance opérationnelle à Bangui;
3) la reprise de l’escadrille militaire du camp M’Poko à proximité de l’aéroport international. Mais n’est ce pas la France qui avait elle -même abandonné ce site?
B) Du côté des Américains
Les Etats-Unis promettent à la RCA les mêmes choses que la France. Cependant, ils y ajoutent l’ouverture des académies militaires américaines spécialisées dans la lutte contre le terrorisme, les groupes armés, les mercenaires et les guérillas urbaines, pour la formation des militaires, gendarmes, policiers centrafricains. Des propositions alléchantes certes, mais la contrepartie est de la mer à boire.
En effet, les Américains posent les conditions suivantes aux autorités centrafricaines pour aider la RCA:
1- la mise à leur disposition de la base du Bataillon de soutien et de la logistique (BSL, ex-Régiment de soutien) situé en face de l’ex-camp Beal pour installer la base militaire des marines militaires américains (les soldats d’élites ou dorces spéciales de l’armée américaine);
2- la mise à leur disposition d’un site à Ndassima à Bambari pour y installer leur base militaire opérationnelle couvrant les préfectures de la Ouaka, la nan Gribizi, la Kémo et la haute Kotto;
3- la mise à leur disposition d’un site à Obo pour y installer leur base militaire opérationnelle couvrant les préfectures du haut Mbomou, du Mbomou, de la basse Kotto, de la Vakaga et du Bamingui Bangoran;
4- la mise à leur disposition d’un site à Baboua pour y installer leur base opérationnelle couvrant les régions de l’Equateur (Nana Mambéré, Sangha Mbaéré, mambéré kadéi et Mambéré) et de Yadé (Ouham, Ouham Fafa, Ouham-Pendé et Lim-Pendé);
5- la mise à leur disposition d’un site à Yaloké pour y installer leur base militaire opérationnelle couvrant les préfectures de l’Ombella M’Poko, de la Lobaye, et une partie des préfectures de la Mambéré (sous-préfecture de Gadzi) et de l’Ouham-Pendé (sous-préfecture de Bossemptélé.
C) Du côté des Russes
Informée que les autorités centrafricaines seraient sur le point de céder aux pressions exercées par la France et les USA, la partie russe aurait déjà dit NON et ménacerait de « »tout foutre en l’air » » (sic) avant de partir si Bangui cédait d’un pouce.
Pour marquer leur désaccord total avec les exigences françaises et américaines à bangui, la Russie aurait déjà pris la décision de suspendre le voyage des sous-officiers de la gendarmerie en Russie pour la formation des officiers spécialisés. Les instructeurs russes eux-mêmes ont eu à signifier cela aux gendarmes retenus pour la formation en Russie et qui commençaient à déjà recevoir quelques cours de langue russe à la Maison Russe (centre culturel russe) à bangui.. certains diplomates et instructeurs russes auraient même déclaré qu’ils ne sont pas prêts à supporter l’ingratitude du pouvoir de Bangui à leur égard. Une manière de dire que pour rien au monde ils ne peuvent collaborer avec les Français et Américains pour le retour définitif de la paix en République centrafricaine. Position qui est de nature à faire de la RCA leur chasse-gardée, comme l’ancien colonisateur. Quitter un maître pour un autre, y a-t-il un changement? Et lorsqu’on sait que le nouveau »maître » est un véritable maître-chanteur !
III- ET SI BANGUI DISAIT NON ?
certains poids lourds que nous avonscontactés pour vérifer ces informations et avoir éventuellement la position du gouvernement ont carrément refusé de nous répondre, au motif que »le sujet est très sensible ». Mais nous avons compris quelque chose de leur gêne qui confirme simplement que ce que nous avons eu comme information n’est pas loin de la vérité.
Si le gouvernement centrafricain concède à la France le camp militaire de Bouar, on ne sait pas où la France va installer la garnison militaire de Bouar et la zone de défense militaire de l’Ouest. la coexiwtence sur ce même site militaire sera-t-elle possible entre la base militaire française et la garnison/zone de défense régionale des Forces armées centrafricaines? Telle est la question. Et les bataillons d’infanterie(s) territoriales (qui) y sont basées seront réinstallées où?
On sait depuis l’indépendance que les troupes françaises sont basées à ce leiu au côté de l’armée de l’air de la RCA. Les troupes françaises ont cédé les bâtiments et équipements à l’armée centrafricaine en 2023, quand la France quittait définitivement la RCA sur le plan militaire. Et immédiatement les instructeurs russes ont occupé le site militaire laissé par les Français. Les Russes pourrait-ils accepter de quitter ce lieu éminement stratgique pour que les Français reviennent occuper de nouveau? Question à un franc symbolique.
A dire vrai, toutes ces demandes (françaises et américaines) ne peuvent pas être acceptées par les autorités centrafricaines et les gouvernement(s) demandeurs le savent d’ailleurs très bien. A la limite, c’est de la provocation, sinon un piège.
Cela revient à dire que les Français et les Américains ne sont pas disposés et n’ont pas la réelle volonté d’aider la République centrafricaine en ce moment. C’est pourquoi ils demandent l’indemandable (qu’on nous permettre ce néologisme) c’est à dire ce qui ne peut pas être demandé. Mais on sait déjà ce que deviendra le pays en cas de refus de ces autorités légales et légitimes de ne pas donner une suite favorable à de telles demandes: INGOUVERNABLE. De graves pertubations en perspective? Attendons-nous à tout.
Mesmin MADIDE ALADILA
La pertinence de l’analyse socio-politique ci-dessus transcrite sur notre support pour nos éventuels lecteurs ne peut laisser insensible. Ainsi, nous saluons à sa juste valeur cette analyse qui met en relief les limites des autorités politiques centrafricaines et qui fait aussi siennes les observations formulées par le Fonds Monétaire International-FMI à l’issue de sa dernière mission d’octobre 2024, à Bangui.
Nous avons évoqué en propos introductifs que les conditionnalités exigées par ces trois grandes puissances, France, Etats-Unis et Russie, nous rappellent cyniquement l’esprit d’aliénation absolue des accords d’indépendance qui n’avaient que pour objectif de maintenir sous domination totale de la puissance colonisatrice, Les futurs dirigeants politiques des anciennes colonies françaises, qui se voyaient, par la force des choses s’octroyer une pseudo souveraineté, alors que l’indépendance s’acquiert et non ne s’octroie, malgré les drastiques ou insupportables contraintes requises, à l’exception de celui de la la Guinée Conakry, ont accepté de se faire mettre au cou un joug encore plus douloureux, la néo colonisation ou la FrançAfrique, parce que nombreux de ces futurs dirigeants politiques, par orgueil politique ou fierté personnelle voulaient prendre la place du colonisateur. A l’exception de rares d’entre eux qui méritent respect, nombreux sont parvenus à la Politique, sans savoir ou connaître la Politique. Tel est et demeure le cas de TOUADERA que nous appelons le » déclaré Président élu ».
Comme il se dit vulgairement, dit; l’appétit vient en mangeant, TOUADERA, sorti de nulle part politique par le Président BOZIZE YANGOUVONDA François qui a accédé à la magistrature suprême par moyen de coup d’Etat et qui voulait d’un Premier Ministre carpe, l’a conservé pendant cinq (5) ans à ce poste, si bien qu’il y a pris goût et toujours grâce aux parents de BOZIZE YANGOUVONDA et aux Dignitaires du parti politique Kwa na Kwa-KNK, qui ont négocié avec leurs pairs de la loge maçonnique française pour le faire déclarer élu, et l’érigeant ainsi au sommet de l’Etat centrafricain, question d’intérêts oblige. Et une fois à la magistrature suprême, il a remercié tous ses faiseurs de roi par une monnaie de singe, l’ingratitude, si bien que beaucoup se sont mordus les doigts.
Ayant pris goût au pouvoir, vouloir le pouvoir et y ayant accédé grâce aux appuis, soit, on dépend de ses faiseurs de roi, se trouvant ainsi les mains liées, soit, on se libère de ces faiseurs de roi pour avoir une coudée franche; ayant opté pour la seconde alternative, avoir les mains libres, le roi fait a recouru à toutes les manoeuvres ingrates et dilatoires pour s’affranchir de ses faiseurs de roi et s’accrocher à un pouvoir qu’il ne pouvait jamais avoir par ses propres compétences. Et en opportuniste fieffé, ayant le pouvoir pour le pouvoir, il s’est donné libre cours, avec le concours de ceux et celles y trouvaient aussi leurs intérêts personnels. S’accrocher au pouvoir par tous les moyens, peu importe les conséquences.
La deuxième observation que nous pouvons formuler ici, c’est que l’ogre reste et demeure ogre; le riche ne peut être riche que s’il y a des pauvres qu’il faut exploiter ou qu’il faut faire. Nous sommes tous témoins des fameuses doctrines, »america first », » la France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts » ou encore »seuls les intérêts comptent », ou encore et encore, »les relations d’Etat à Etat sont basés sur des intérêts ». Et ces doctrines déterminent les relations entre les grandes puissances et les Etats faibles. Donner peu aux nécessiteux et leur exiger beaucoup en contre partie ou leur donner juste ce qu’il leur faut pour les piller davantage. Ainsi est et demeure la logique capitaliste.
Quelle est la grande puissance militaire ou économique qui, depuis 1885, a amené un pays faible au développement?
Refléchissons-y ensemble.
Avec toutes nos considérations
LU-TRANSCRIT-PUBLIE POUR VOUS ; L’ANNEE 2025 RISQUE D’ÊTRE GRAVEMENT PERTURBEE EN RCA…
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