LU-TRANSCRIT-PUBLIE POUR VOUS : JBB « KOUZOU » LA RUSE DANS L’EXERCICE DU POUVOIR

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EXTRAIT DU LIVRE : – IL ETAIT UNE FOIS MA VIE – DE YEPASSIS-ZEMBROU Félix, edilivre

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Le président Jean Bedel Bokassa avait toujours dirigé la République centrafricaine d’une main de fer. Personne dans le pays ni parmi les personnalités civiles et militaires n’osait le contrarier ni désapprouver ses actes. Tout ce qu’il disait était parole d’évangile. Ses décisions voire ses lubies ou folies des grandeurs étaient accueillies avec un enthousiasme déconcertant. Pour asseoir son autorité et imposer son image de père de la nation ou de « l’homme fort », il a su concilier ruse et exercice du pouvoir mettant à contribution toutes les forces vives de la nation. Ainsi tout le monde (ou presque) était plus ou moins complice de son dérapage et de tous les maux qu’on lui attribuait. Le plaidoyer de son avocat Maître Nicolas TIANGAYE lors du procès de 1988 était on ne peut plus édifiant. Illustration. Bangui 1970. Par un communiqué de la présidence de la république lu à la radio, tous les directeurs généraux, directeurs, chefs de service, responsables des organisations féminines, de la jeunesse, de la société civile et la pressse sont convoqués d’urgence pour une réunion informelle au secrétariat général du gouvernement. Chacun en était à ses réflexions lorsque le président,, vêtu de sa tenue militaire, fit son entrée et déclara tout de go.
« Mesdames et Messieurs, je vous ai réunis ici ce soir tout simplement pour vous faire part de mon intention de rendre le pouvoir aux civils et de retourner à la caserne conformément à la promesse que j’avais faite au peuple centrafricain au lendemain de mon coup d’Etat de la ,Saint Sylvestre… J’estime que j’ai rempli mon devoir et que l(heure est venue pour moi de passer la main à un civil ! ».
Puis, après une courte pause durant laquelle il mesura l’impact de son intervention, il ajouta: « Si vous avez des questions ou des objections à formuler, vous avez la parole. Mais, je vous préviens, personne ne sortira de cette salle tant que cent questions ne me seraient pas posées. Je dis bien, Cent ! » Martela t-il.
Dans la salle, l’atmosphère devint subitement lourde. Un silence religieux s’installa. On entendrait voler une mouche n’eurent été les crépitements des flashes des photographes. Au-dessus des têtes, les ventilateurs balayaient l’air de leurs ailes déployées. L’assistance est ébahie. L’instant de surprise passée, une main se leva. D’un seul mouvement, tous les regards se tournèrent dans sa direction. L’orateur se racla la gorge, histoire de se donner un peu de contenance pour dire haut ce que manifestement bon nombre pensaient bas:
– Heu, Monsieur le président, attaqua t-il, vous nous faites part ici, d’une décision très importante concernant votre désir de retourner à la caserne. Mais, pour nous autres présents dans cette salle, il nous est difficle d’exprimer notre opinion sur une question capitale qui touche la nation toute entière, parce que non reorésentatifs. C’est pourquoi, heu! monsieur le président, avec votre permission, il serait hautement souhaitable qu’une telle décision soit soumise à l’approbation du peuple souverain !

Bokassa fronça les soucils plus pour exprimer sa désapprobation que sa surprise devant une réaction aussi inattendue et audacieuse. De nouveau, le silence retomba. Puis une seconde main se leva pour donner le ton, à un soutien quasi-général au président de la République.

– Papa, déclara l’intervenant, si vous retournez à la caserne, à qui laisserez-vous vos filles et fils? Nous serons orphelins sans vous, père. Pour l’amour de vos enfants, restez !. vous avez encore du travail à accomplir !

Ainsi Bokassa écouta les supplications de ses enfants et resta treize années à la tête du pays, concentrant entre ses mains tous les pouvoirs exécutif, judiciaire et militaire, et s’octroyant tour à tour les titres de président à vie, maréchal et empereur de Centrafrique au grand dam de ses filles et de ses fils qui ne voulurent pas de son retour à la caserne.

Autre fait. Le 02 mai 1972, Bokassa convoque le congrès du parti unique, le MESAN, au Château Boganda à Bangui. A l’ouverture des travaux, plusieurs orateurs prirent la parole pour exprimer leurs hommage à Bokassa: « Koli ngangou » (l’homme fort), « Bâtisseur de Centrafrique »,  » l’homme de la; justice », « Digne successeur de Barthélémy Boganda », « génie créateur de l’opération Bokassa » etc…
Des interventions qui laissèrent l’intéressé totalement indifférent sinon, celle attendue du représentant de la section MESA de Bambari, NGouka Langadi dont les propos éveillèrent son attention. Celui-ci déclara:

– Nous, militantes et militants des préfectures de la Ouaka et de la Basse Kotto, nous vous nommons « Président à vie ».

Une parole ambiguë qui ne disait pas s’il s’agissait de président à vie du MESAN, ou président à vie de la république. Toujours est-il que l’oeil de Bokassa pétillait devant ce scénario savamment orchestré. Dans les médias, l’évènement était passé inaperçu si Bokassa lui-même ne s’y était impliqué personnellement. Il téléphona le soir même au directeur général de la radio, Victor Tétéya:

– Allô, Tétéya, vous êtes sourd ou semblez ignorer ce qui a été dit ce matin au Château Boganda? Le MESAN a fait de moi, PRESIDENT A VIE. Je veux que vous rendiez à l’évènement un écho retentissant. Et ce pendant plusieurs jours ! Compris ?

Victor Tétéya ne se fit pas dire deux fois. Dans la soirée, il redigea avec son talent habituel un éditorial corsé qu’il lut dans le journal parlé en français de 19:30, et traduit en sango. Le lendemain les premiers messages de félicitations tombèrent puis affluèrent au palais de la Renaissance aussitôt réexpédiés à la radio pour « Large diffusion ». Plus tard, lorsque la presse internationale lui demandera les raisons de ce nouveau titre, Bokassa répondra sans ambages, l’esprit serein:

– « C’est le peuple entier centrafricain tout entier, uni au sein de son parti le MESAN, qui a fait de moi, PRESIDENT A VIE »

A travers cet extrait sus transcrit, du livre, IL ETAIT UNE FOIS MA VIE, l’auteur, Monsieur YEPASSIS-ZEMBROU, a évoqué deux des principales astuces que le soudard BOKASSA a utilisées pour s’accrocher au pouvoir durant es treize années d’hyperbolises exactions: la manipulation politicienne et la peur. Adulant Napoléon BONAPARTE, adepte de folies de grandeur, le capitaine BOKASSA Jean Bedel, propulsé au sommet de la jeune République Centrafricaine non organisée politiquement par la FrançAfrique, s’est satisfait intérieurement et s’est laissé aller à ses folies au détriment d’un peuple analphabète, pour servir les intérêts français. Ces vieilles recettes enseignées par le colonisateur, manipulations et infantilisation politiciennes, faire peur au peuple pour mieux le contrôler et le soumettre ont été utilisées par tous les successeurs de BOKASSA. Et l’actuel, le déclaré Président élu TOUADERA, dont le fauteuil est sécurisé par les mercenaires russes et rwandais, en a fait ses méthodes de gestion des pouvoirs politiques usurpés, si bien que le peuple Centrafricain est le peuple le plus appauvri au monde, manquant de l’essentiel vital.

En effet, compte tenu des manipulations et infantilisations politiciennes, du recours aux mensonges d’Etat, au terrorisme d’Etat, au mercenariat d’Etat, à la mafia d’Etat et aux scandales financiers en tous genres, le Peuple Centrafricain, en 2025, est le peuple le plus démuni, manquant de tout: pas d’eau potable, pas d’électricité, pas de soins, pas d’école avec une crise alimentaire très aiguë, mais qui ne réagit pas, parce qu’il a peur.. Depuis le régime BOKASSA s’est instaurée une culture de peur politique, sibylline ment développée par tous ses successeurs pour museler le Peuple Centrafricain pour mieux le prédater pour des intérêts exclusifs.

Dans la République de Bangui, c’est ,  »TAIS-TOI, J’EN PROFITE. »

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